N'Kolae
le Massacré n'était plus que l'ombre de lui même. Défiguré par
les coups de pieds, édenté. Son visage déjà peu amène était
devenu monstrueux. Son torse plat, enfoncé à coup de barre à mine,
était couvert d'un mélange de terre et de sang. Ses genoux étaient
à vif. Une côte cassée avait percé la peau du nain et sortait à
l'air libre. Après les 20 runs courus à quatre pattes, la
peau des ménisques avait disparu. On voyait l'os. Il
n'avait plus de dents, et un défaut de langue. En plus.
Pitoyable ! Hagard ! Il s'écria dans un éclair de
lucidité :
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Tuez moi ! Afevez moi ! Ve ne fuis qu'une larve, une plaie
vivante, fi ma mère me voyait, elle même ne me reconnaîtrait pas !
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C'est sûr que nous qui te connaissons bien, avons déjà du mal à
te reconnaître, ha ha ! Il est fort ce Toukon !
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En pluf, mon papa Pal qui n'est pas charitable va fe moquer de moa !
Ze zerai la risée de toute la famille ! Pitié, tuez moa !
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Rassures toi ! Ni ton père ni ta mère ne te reverront vivant !
On va te noyer maintenant pour abréger tes souffrances.
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AH ! Merfi Maître, j'ai mal.
Le
bassin débordait. Totor le poisson avait désormais un habitat
démesuré en hauteur, il pouvait en allant à la surface observer
les mouvements des comploteurs et de l'avorton ensanglanté, terreux.
L'eau était claire, limpide, et n'attendait plus que d'étouffer le
Dément de l'Alysée en lui remplissant les poumons. Kalvi le
Bricolo cadenassa la chaîne avec trois parpaings et lesta le cou du
nain pour qu'il reste au fond.
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Voilà, c'est largement suffisant pour l 'empêcher de
remonter !
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Merfi Maître, je fuis bien content.
Les
trois hommes repus avalèrent un cognac avant l'éxécution. Attaché
les mains dans le dos, le petit N'Kolae attendait la fin. Daved
Pueyadas accompagna son père adoptif jusqu'au bassin terminal : son avant dernière
demeure, liquide. Le chiotte de la cabane au fond du
jardin ayant été désigné à l'unanimité comme funérarium
improvisé, étant en adéquation avec la qualité du condamné.
Le
wc à la Turque, en faïence jaunie par un siècle de pisse, serait
un parfait réceptacle pour les cendres impies. Lui qui aimait tant les voyages,
mais préférait généralement les jets privés aux promenades dans
la campagne, dut accomplir ses derniers mètres à pied.
Durant ces pas laborieux, l'affreux arborait un étrange sourire...
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