Qui êtes-vous ?

Je ne fais que passer par ici, mais je reviendrai...................... Je précise que je ne milite ni n'appartiens à aucun : mouvement, parti politique, secte, religion, autre. Je ne me prends pas au sérieux, et ce que je dis n'engage que moi. ....................................................................................................................................................................................................................................................._________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

mercredi 22 février 2012

Le Jour d'Après. Conte-post fin-du-monde. Part 21 : Les Culs Noirs du Limousin

Gaspard Goupil lia le dément, à quatre pattes



Il fallait que les porcs affamés soient à la bonne hauteur pour pouvoir décortiquer ce qu'il restait de viande sur le nain. Gaspard entortilla le cou de l'affreux avec un fil de fer, et l 'attacha à un pieu, planté dans la fange nauséabonde, où s'ébattaient trois culs noirs du limousin.

---- Venez mes petits, la soupe est prête !

---- Grrrrunkk ! Aarrff, miam miam... Baahh !

---- Bah ? Gruiink ! miam ! Baaahhh ! ! ! !

---- Gruuiiikk ! Snif snif ??? BAAAHHH ! ! ! !

---- BBAAAAH !!!! MAIS C'EST DÊGUEULASSE ! QU 'EST QU'IL NOUS A APPORTÉ À MANGER  ? JE PRÉFERE ENCORE JEUNER !!!

---- BBAAAAH !!!! MAIS C'EST DÊGUEULASSE ! QU 'EST QU'IL NOUS A APPORTÉ À MANGER  ? JE PRÉFERE ENCORE ALLER ME COUCHER, EN ATTENDANT LES BEAUX JOURS !!!

---- BBAAAAH !!!! MAIS C'EST DÊGUEULASSE ! QU 'EST QU'IL NOUS A APPORTÉ À MANGER  ? JE PRÉFERE ENCORE COMMENCER LA GREVE DE LA FAIM !

Dans cette ferme étrange, les animaux parlaient, tandis que les maîtres les comprenaient. Porkos, le chef des suidés, émit un avis définitif :


Porkos 

---- C'est vrai  ! D'habitude c'est bon la viande sur pied, mais là ! NON ! C'est pas BON !

Les trois porcs étaient tous d'accord : PAS BON ! NON ! N'Kolae n'était pas bon, même pour un cochon. Les pauvres bêtes ne pouvaient pas avaler une seule bouchée du nain éventré ; trop pourri, faisandé à outrance, fielleux, non. Mais voilà qu'un petit canard barjo sembla s'intéresser à la proie captive ;

---- Coin Coin ! C'est quoi ça ! Je vais goûter pour voir, coin... Snif  ? Mais ? La peau est bien dure, je vais demander à Gaspard qu'il me prédécoupe un filet de nain. COIN ! COIN ! Gaspard, il faut que tu m'aides, j'ai faim, tout le monde se moque de moi ! Car je suis barjo, petit et faible ! C'est pas une raison pour que je crève de faim ! tu dois t'occuper de moi ! découpes moi un biftek ! COIN !

Goupil, entendant les puissants grognements des culs noirs et les glapissements de Saturnon, revint sur ses pas :

---- Alors ! Qu'est ce qui se passe ici ! Personne ne veut manger de nain ?

---- Si ! moi je veux le manger, coin COIN !

Saturnon


---- Toi attends, les autres ? qu'est ce qui vous prend ? D'habitude ; les colporteurs, les voyageurs égarés, les mendiants ne vous font pas peur ! Vous en redemandez en général !

---- OUI ! Mais là c'est trop mauvais, c'est à vomir, et pourtant on est pas difficiles...

---- C'est vrai ! On a jamais vu ça, c'est infect ! y a que Saturnon qui a l'air d'aimer ça, mais ça m'étonne pas il est fou !

---- Bon ça va, je vais mettre une annonce sur ebay, comme quoi je cherche un jardinier. Patientez jusqu 'à demain, le premier crétin qui répondra à l'annonce sera pour vous. Je l'assommerai, puis vous pourrez le dévorer. En attendant, je vais nourrir Saturnon, il est gaga mais lui au moins, il va nous débarrasser de cette ordure ; qu'est ce que tu veux comme morceau mon petit Saturnon ?

---- Je veux ça là ! Ça a l'air bien tendre, à part la peau, qui est dure comme un crocodile !

---- tu veux les fesses du nain ? bon d'accord  Saturnon, je vais te découper au Laguiole des bons filets de dictaton, adaptés à ton petit bec, tu vas te régaler.

---- AH ! Merci Gaspard.




Gaspard Goupil déplia son Laguiole collector, en acier damassé et manche d'ivoire, qu'il avait fait faire sur mesure par un artisan de Thiers, élu meilleur ouvrier de France.  Le paysan appuya le fil de la lame aiguisée, coupante comme un rasoir, sur la peau visqueuse du nain. L'épiderme huileux céda. La lame entra dans la chair en infligeant au nain une douleur cuisante :

---- AAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHH  !!!!!!!!!!! PPAAAS LES FESSSES !!! NOONNNNNNNNNNNNN !!!

Impitoyable, ignorant les hurlements de l'agité, qui pour une fois se démenait pour une raison valable, Gaspard Goupil découpa tranquillement le postérieur du captif. En tranches fines. Le malheureux nain fut bientôt privé de derrière. Saturnon, le vilain petit canard affamé, se jeta sur la viande fraîche et avala les bifteks en un tour de main.

---- Mmmmh !!! il est bon ce nain, succulent, je me demande bien pourquoi personne ne l'aime. Sans doute seul un barjo comme moi peut comprendre l'amertume d'une vie vide, axée sur le clinquant et l'humiliation d'autrui.




Pendant que Saturnon digérait, le nain garde manger se lamentait :

---- Comment vais je faire pour m'asseoir à présent ? Et comment me faire élire encore une fois, si  je n'ai plus de cul !



vendredi 17 février 2012

Le Jour d'Après. Conte-post fin-du-monde. Part 20 : Gaspard Goupil



Le robuste paysan chez qui N'Kolae avait atterri était un homme avisé, et cultivé ; Gaspard Goupil était un renard, un malin, il connaissait toutes les ruses des margoulins et des maquignons du coin, qui marchandaient de plus en plus le fruit de son travail. Les racontars insensés du Timbré de L'Alyzée ne lui avaient pas échappé, même à travers l'écran de sa télé.  

Saisissant aussitôt cette occasion unique de se venger du conarque, sans état d'âme, il mit un coup de pied dans les reins de l'unijambiste atroce, qui s'était agrippé au chambranle de la porte pour tenir debout. Le nain tomba par terre en émettant un borborygme.

Le cul terreux sans pitié équipa N 'Kolae le Bon d'un licol autour du cou, comme un chien, et le traîna de force vers la porcherie, afin de rassasier les bêtes voraces. Les tripes à l'air, agonisant, incapable de résister, étranglé, l'ordure matée poursuivit son destin en gémissant :

---- Moa qui aime tant la France, avec tout le bien que j'ai pris... non... je veux dire accompli, me voir traité de la sorte depuis hier soir, quelle misère ! Moa qui suis si bon... Je vous aime, si vous saviez monsieur...Au fait j'ai une bonne nouvelle pour vous : ça y est je suis candidat à ma propre succession, c'est officiel, je vais vous sauver...

---- Tu vas te taire, dément ! Plus personne ne te crois, tu vas mourir.

---- Pourtant j'allais prendre des mesures géniales après cinq ans de conneries. J'ai tout compris ! il faut interdire la pauvreté, éliminer les assistés, crucifier les homosexuels, remplacer le Sénat et le Conseil d'État par les chefs du Crif, assassiner tous les juges d'instructions, éventrer les 20% de fils de pute qui votent front national, taxer les smicards d'un impôt sur le droit de travailler, de vivre et de respirer. Libérer le Capital de toute entrave, sociale et morale, réhabiliter les châtiments corporels pour les ouvriers, rebelles ou non, qui désormais seront pucés afin de contrôler leurs faits et gestes, interdire les autre partis politiques que le mien, brûler les livres, désintégrer les intellectuels et les journalistes intègres. Karchériser les chômeurs.

---- C'est tout ce que tu as trouvé pauvre fou ?

---- Non ! Il faut aussi qu'on instaure le Quinquennat Éternel pour Moa et ma famille, il faut : rétablir la royauté pour Moa. Je veux être Roi ! Nous devons transférer le PIB de la France directement sur mon compte bancaire, celui du Luxembourg, comme le faisait mon ami Kadhafi, que j'ai du me résoudre à faire éliminer, car il m'avait contrarié, et menaçait le Nouvel Ordre Mondial. Il faut encourager la délation avec des primes, afin de connaître tous mes opposants et les tuer le plus rapidement possible, avec les délateurs, qui pourraient parler et me dénoncer. Ça risque de faire beaucoup de monde, mais tant pis. Mort aux minables ! aux gens cultivés et instruits, qui se moquent ouvertement de notre Maître à tous : L'ARGENT. Il faut les tuer tous, oui tous !!! c'est si bon l'Argent, si noble, en plus on peut se payer toutes les putes qu'on veut, mépriser le monde entier, on meurt quand même à la fin, mais du moment qu'on a bien dressé nos rejetons infects, ils continueront, ils perpétueront ce Merveilleux Système Monétaire. En tout cas, Moa j'ai bien travaillé : en à peine 5 ans, j'ai déjà vendu la France aux banquiers de Bruxelles, supprimé la retraite à 60 ans, déclenché la guerre en Lybie, Ha ha !! six mois de bombardements intensifs, des milliers de morts, mon collègue Dassault du Crif est content de moi, jamais il n'a vendu autant de bombinettes et autres jouets criminels. Je vaincrai quoiqu'il en soit... votez pour Moa !

---- En attendant, je vais t'attacher à la mangeoire afin que mes porcs te dévorent. Dis moi ! Tu as la langue bien pendue pour un mourant ! Cest incroyable ! Dans l'état où tu es, cette énergie que tu déploie pour vanter ton bilan désastreux.


un des fils du dément : remarquer la phrase en  bas à
droite ; DJ MOSEY / LE PRINCE DE LA FRANCE

Le Jour d'Après. Conte-post fin-du-monde. Part 19 : Le Paysan Cultivé

N'Kolae Ça Commence À Bien Faire, dans le costume d'Yvan IV de Russie, (1533-1584) 1er Tsar de Toutes les Russies, dit le Terrible, idole du "Néo Dictaton" (avorton dictateur), qui apprécie les cruelles méthodes d'Ivan le Terrible, et rêve en secret d'instaurer en France un régime proche de celui du Tsar du moyen âge

Assis sur une borne kilométrique, le nain diminué, amputé, scalpé, mutilé, ne doutait de rien. Comme à son habitude, il était certain que sa « bonne étoile » le poursuivrait jusqu'au bout, que l'univers entier était à son service. Au loin une lumière blafarde se refléta sur le sol gelé, lui indiquant la présence d'un automobiliste, peut être son sauveur ? Le conducteur fatigué rentrait chez lui après son travail, c'était un militant centriste qui ne comprenait plus la tournure des discours du dément Alyzéen.

Le scalpé s'avança dans la lumière des phares afin d'être vu dans la nuit noire. Il leva son bras droit encore équipé d'une main, et tendit son pouce immonde à la manière d'un auto stoppeur. Le profil gauche de N'Kolae le Cramé était encore intact, Totor n'ayant pas eu le temps d'arracher la totalité du revêtement organique des os faciaux de l'innommable.

L'automobiliste reconnut soudain le Résident de l'Alyzée dans la lumière bleue des phares au xénon. Par réflexe de défense, inconsciemment, il fonça sur le nain pour l'écraser. L'homme le plus détesté de la planète fit un pas de côté, mais ne put éviter le pare buffle du 4x4 qui lui happa une jambe et l'éventra. Le conducteur poursuivit sa route, pensant avoir eu affaire à une hallucination, ou à un cauchemar dû à la fatigue.

Le nain avait encore dégradé son apparence hideuse ; le pare choc massif lui avait arraché la jambe droite, au niveau du genoux. il ne lui restait qu'une seule main. Son ventre était perforé. Il entreprit de ramper jusqu'à une maison éclairée, proche de la route, il réussirait bien à apitoyer les campagnards. Se tortillant comme un ver, il mit une demi heure pour atteindre la porte de la maison, distante de cinquante mètres. Le dément s'était fait un garrot à la jambe avec une tripe qui dépassait de son ventre béant. Par sa volonté patho hystérique de survivre et d'imposer sa volonté de fou au monde entier, il réussit à se relever et sonna :

---- DDDRRRIINNNGGG !!!!

---- Tiens, ça sonne !

---- Mais quel est le malade qui peut bien sortir par un froid pareil ? et à cette heure ci !

---- Va ouvrir Papa, il fait nuit et j'ai peur !

---- Bon, j'y vais...

---- DDDDRINGGGGiiNNNGGGGGGGggggg !!!! OUVREZ MOA !

---- Ça va j'arrive, on est pas aux pièces...???????? MAIS ? Que vous est il arrivé mon pauvre ? Vous semblez dans un état sinon lamentable, au moins blessé gravement. Comment cela est il possible ?

---- Eh bien voilà : j'ai été trahi ! Attaqué, batté, torturé, explosé à la barre à mine, dévoré à moitié par une espèce de piranha rouge et vert, électrocuté, déchiqueté par une mine et mutilé, puis éventré par un 4x4 équipé d'un pare buffle pointu.

---- Ah oui ? Après vos explications, je comprends mieux votre état pitoyable...

---- Oui, je suis une victime, certes j'ai été très méchant, mais à présent je veux être bon !

---- Vraiment ? Mais votre visage ne m'est pas inconnu... Quoique scalpé et mutilé, il me semble vous reconnaître... Ne seriez vous pas le Résident de l'Alyzée , l'agité, l'homme le plus haï de la terre ?

--- Oui, c'est Moa, votez pour Moa ! Je dois à tout prix conserver le pouvoir et assujettir encore plus tous ces minables qui nous entourent ! Aidez Moa monsieur !


---- Que me dites vous là ? Ne vouliez vous pas être « bon » l'instant d'avant ? La façon cavalière avec laquelle vous traitez vos électeurs de minables se retournera contre vous, sale menteur !

---- C'est que... ce n'est pas facile de devenir bon quand on a été un tel fumier dans sa vie : menteur, traître, voleur, criminel de guerre... Et j'en passe...

---- C'est ma foi vrai, mais je ne vous crois pas monsieur, on ne devient pas bon, on l'est ou on l'est pas. Non seulement je ne vais pas vous aider, mais je vais continuer votre punition, Dieu m'en saura gré à la fin du monde, c'est demain je crois...

---- Noonn ! Pitié, je suis bon je vous assure !

---- Non N'Kolae tu n'es pas bon, viens avec moi, je vais te donner à manger aux cochons.


LA SUITE

jeudi 16 février 2012

Le Jour d'Après. Conte-post fin-du-monde. Part 18 : Délit de Fuite


Daved Puyadas le parricide adoptif, et Yvan Kalvi le journaleux servile n'étaient pas au bout de leurs surprises... Au moment précis où le courant alternatif arriva sur le nain, un spectacle phénoménal intervint. Des éclairs bleus turquoise illuminèrent le crépuscule électrique, pendant que des cris stridents déchiraient le tympan des renégats.

Un remous démentiel agita le bassin de Totor. Au milieu des vapeurs bleutées et de l'ozone dégagée par les courts circuits, une vision d'horreur hallucina les rebelles : N'Kolae le Mutant se dressa comme un ressort sous l'action du courant triphasé. La violence du choc électrique propulsa le nain défiguré hors du bassin et brisa ses chaînes. Son faciès de mort vivant, à moitié dévoré, éclairé de flashs bleus, émergeât dans un brouillard irréel. L 'apparition ensanglantée s'exprima sur un ton grave, face aux hommes hébétés :

---- QU'AVEZ VOUS FAIT CHIENS ? JE VOUS PARDONNE, CAR JE VOUS COMPRENDS MALGRÉ TOUT ! LE SUPPLICE QUE J'AI ENDURÉ EN VOTRE PRÉSENCE, PUIS EN VOTRE ABSENCE M'A OUVERT LES YEUX ! DÉSORMAIS, JE VAIS ÊTRE BON ! 

---- Il est vivant !!! Il est vivant !!!

---- Je le savais ! C'est un Dieu, et nous l'avons tué...

---- Mais non puisqu'il est vivant, en plus, il veut être bon maintenant, sans doute est il devenu fou...

---- Bon ! il veut être bon ! il nous aura tout fait ! Vous n'allez quand même pas le croire ! L'électricité l'aura réveillé c'est tout. Capturons le au lasso et écrabouillons le au rouleau compresseur, on finira bien par l'avoir...

Pendant que les compères devisaient sur la situation étrange, le ressuscité prenait les jambes à son cou. Il partit nu, ventre à terre ! Droit devant lui, en oubliant qu'il traversait le champ de mines, installé chez tout membre officiel de la secte de l'Ordre du Croc de Boucher, par peur des représailles du peuple opprimé.

« Heureusement » pour lui, ses amis les marchands d'armes avaient modifiés depuis peu les caractéristiques meurtrières des mines anti personnel. Pour économiser les soins donnés aux blessés des pays émergents ; à présent les éclats de mines étaient auto cautérisants, un mélange chimique à base de semtex paupérisé chauffait à blanc le métal, qui cautérisait immédiatement les plaies des amputés. Si aucun organe vital n'était touché, les blessés pouvaient rentrer tranquillement chez eux, même avec des membres en moins. Sauf si leur maison était déjà détruite par les bombes issues du même fabricant.

Les trois conjurés, affolés par la résurrection, restèrent cois et passifs devant le spectre. L'émotion passée ils tentèrent de se justifier leur inaction :

---- De toute façon, il ira pas loin ! Le champ est miné !

---- Après tout c'est pas grave, demain il crèvera comme nous tous, c'est dommage qu'on ait pas pu l'achever, mais en tout cas il a bien morflé, je sais pas ce qui c'est passé, mais il était à moitié bouffé...

---- Qu'est ce qui a bien pu lui faire ça ? Pourtant le poisson rouge a l'air inoffensif.

N'Kolae le Miraculé courait comme un dératé, il évita trois mines sans le savoir, mais la quatrième lui sauta à la figure. L'explosif surpuissant lui décocha un bout de métal chauffé à blanc qui lui cisailla le pied droit proprement. Un autre éclat lui ôta la main gauche, et un dernier le scalpa. Le nain combatif réussit toutefois à regagner la route en boitant. Il décida de rentrer en stop à l'Alyzée.


LA SUITE

mercredi 15 février 2012

Le Jour d'Après. Conte-post fin-du-monde. Part 17 : l'incinération


Daved Puyadas, Yvan Kalvi et Haaroun Taazieff, partis depuis un bon moment, revinrent au Mas des Allumés afin d'incinérer le nain. Il fallait en finir avec l'avorton audacieux, qui le monde entier voulut assortir à son infection mentale. Pendant que Toukon leur ouvrait la grille, Totor le Poisson avait bien avancé le dépeçage de la bête. Kalvi le bricolo alla chercher un câble spécial pour terminer le travail. Le Mas des Allumés était équipé d'une ligne de force en 380 volts triphasé, qui permettait d'alimenter la chambre froide.

---- Je vais lui connecter les pieds, et on va le carboniser au jus !

---- Au jus ?

---- Oui ! D'où tu sort Daved ? Tu sais pas qu'en jargon d'électricien le courant électrique est appelé jus !

---- Ah bon, en tout cas vérifie bien les connexions, qu'on en termine avec cette horreur humaine. Que plus jamais, rien ni personne n'ai l'occasion d'aller pisser sur sa tombe.

---- T'as raison ! Les premiers et les derniers à le faire, ce sera nous : les Rebelles de l'Apocalypse. Nous viderons les cendres aux chiottes, pisserons, et tirerons la chasse, afin que les résidus de l'abject rejoignent les égouts, d'où jamais il n'aurait du sortir, le chien.

---- C'est vrai qu'on aurait pas du attendre la fin du monde pour le tuer, mais bon, l'histoire nous remerciera...

Seuls les pieds de N'Kolae le Nettoyé dépassaient du bassin. Une des dernières portions intactes du nain, à demi dévoré par Totor. Yves Calvi attacha le câble électrique consciencieusement aux pattes de son ex idole, pour lequel il renia honnêteté et courage durant si longtemps.

---- Ça y est ! Va brancher le courant Haaroun !

---- Oui.

Haaroun Taazieff alla enfoncer la grosse prise grise à trois plots au bout du jardin, à côté du wc à la turque. Il approcha les tiges de cuivre des trous de la prise murale et dit :

---- Éloignez vous du nain, ne le touchez pas, sinon vous allez rester collés...

---- D'accord on s'éloigne...

---- C.'est bon Yvan ? Je peux y aller ?

---- Vas y !

---- Attention... 3, 2, 1, Zéro, GO !!!

jeudi 9 février 2012

Le Jour d'Après. Conte-post-fin-du-monde. Part 16 : Les Bulles et les Cris


Télécommandées magnétiquement par Ozana la Reine, des milliers de fourmis, entraînées à la capture des insectes volumineux se rassemblèrent en file indienne, puis se séparèrent, en arborescence, au gré de la présence des sauterelles vertes dodues. Le dessin des fourmis au sol était guidé par les proies. Une armée d'ouvrières à six pattes transportaient les sauterelles jusqu'au bassin de Totor...

À présent, les fourmis consciencieuses apportent les sauterelles vertes dodues et les jettent dans le bassin. Totor s'organise : d'abord il arrache un morceau de viande au nain, puis il remonte à la surface, dépose le steak de fourmi au bord du bassin et entraîne au passage une sauterelle verte dodue au fond du bassin. Là, se trouve son garde manger, constitué d'une coquille de bénitier ramené par Haaroun Tazieeff.

Durant cet épisode de vie particulièrement pénible, à chaque arrachage d'une partie de son être abject, N'Kolae le Dévoré Vivant pousse un cri, un hurlement ! Mais évidemment, l'eau étouffe le cri atroce, l'enferme dans une bulle mouvante. C'est amusant. Quand la bulle atteint la surface, un résidu de cri pitoyable, risible, s'échappe dans la campagne, par bribes sonores étouffées, graves ou aiguës :

---- aaAAAAHHH !!!!!........... AU SECOURS !!!!......... pitié !........... Ssééé................ ppaaa....... mmmmmmmooaaae !!!

Attirés par le bruit comique et mystérieux, les animaux de la forêt accourent, charmés. Les oiseaux, les lapins, les papillons et les écureuils approchent, puis s'installent confortablement au bord du bassin à poisson rouge transformé en amphithéâtre... Dondon le héron, réconcilié avec Totor, arrive pacifiquement pour animer le jeu d'eau. Les gentils animaux encouragent Totor et les fourmis, et applaudissent à chaque bulle sonore...


---- VAS Y TOTOR ! Plus vite...


---- nooooooonnnnnnnn !!!!!........... Bluub Blobb !!



---- Je fais ce que je peux ! En plus, le nain a la peau dure, je me suis cassé une dent !


---- AAAAHHHHHHHHhhh !!!!!! NNNONNN !!!!! pas les oreilles !!!

Totor découpe le nain en petits morceaux. Enchaîné aux lourds parpaings, le dément qui ne sait pas nager ne peut que respirer avec sa branchie, et s'agiter inutilement tout en hurlant, pendant que Totor le dévore. Déchaîné, le féroce poisson arrache des bouts circulaires partout où il y a suffisamment d'épaisseur de chair. Sur le ventre, les biceps, les cuisses, les mollets, la poitrine, les fesses...



mercredi 1 février 2012

Le Jour d'Après. Conte-post-fin-du-monde. Part 15 : Yoko


Pendant que les assassins fêtaient l'exploit, que beaucoup d'autres auraient aimés accomplir à leur place, l'ordure sous marine, censée agoniser, se portait très bien. Les trois conjurés n'étaient pas au bout de leurs surprises... Eh oui, on ne se débarrasserait pas si facilement du Ouf ². Outre son don de bilocation, ses 6 cerveaux, qui ici ne lui servaient à rien, le Dément de l'Alyzée possédait encore plusieurs particularités uniques. Notamment une branchie de secours, comme un poisson ! En plus des poumons !

L'ouverture du mécanisme respiratoire mutant se trouvait sous son omoplate gauche, invisible... Cachée par une membrane spongieuse, perméable à l'air et imitant parfaitement son épiderme visqueux. En ce moment, le seul problème du nain était de se dégager du poids des parpaings pour remonter à l'air libre. Il respirait parfaitement dans l'eau ! et de plus se reconstituait progressivement dans l'élément de source liquide.

Totor le poisson lui aussi possédait des caractéristiques étranges. Il était le descendant d'une lignée de poissons extraordinaires, inventée sans le savoir par le commandant Cousteau, le fameux explorateur des fonds marins. L'homme au bonnet rouge, capitaine de la Calypso, organisa un jour une expédition en Amérique du Sud, destinée à répertorier les espèces sous marines d'un lac inconnu, le Pipicaca. Le visiteur du « monde du silence », qui en fait ne l'est pas du tout, silencieux, captura à cette occasion Nepton, un piranha d'Amazonie, pour l'étudier plus tard.

Il ramena chez lui le poisson carnivore et l'installa dans un aquarium climatisé, avec des algues. Il lui donnait des morceaux de biftek à manger. Passionné par les animaux marins, l'homme riche et célèbre possédait déjà de nombreux aquariums en tout genre. Remplis de poissons de mer ou d'eau douce. En face de l'aquarium de Nepton, se trouvait un autre appartement liquide pour poissons exotiques, c'est là que se trouvait Yoko, une ravissante carpe japonaise aux yeux noirs.

La belle Yoko aimait bien se prélasser dans son bain de bulles et provoquer les voisins. La miss à écailles prenait des poses sexy qui rendaient fous les pauvres poissons enfermés dans leur blocs de verre. Jusqu'au jour où Nepton, fasciné par la beauté de Yoko, prit son élan depuis le fond de l'aquarium et fit un bond savamment calculé pour tomber dans les bras de la jolie carpe.

À la vue du piranha à longues dents, la belle essaya bien de s'enfuir, mais elle ne fit que tourner en rond dans l'aquarium... Dès qu'il put l'attraper, Nepton l'entraîna dans un coin et la viola. La pauvre Yoko subit la loi du piranha. De cette union forcée naquirent des poissons étranges aux couleurs jamais vues, dont Totor. Bizarrement, le croisement de ces deux bêtes marines conféra aux alevins une intelligence disproportionnée, et un sens du commerce peu courant chez les poissons. Vous me direz qu'on ne voit pas très bien le rapport entre le commerce et cette histoire, mais vous comprendrez plus tard...

À la mort du commandant Cousteau, l'héritage de poissons exotiques fut dispersé dans des animaleries. Haaroun Taazieff, amateur de poissons décoratifs, fut séduit par cet animal étrange, rouge d'un côté et vert émeraude de l'autre, il l'acheta très cher et fit construire avec l'argent du conseil régional un grand bassin pour l'animal qu'il baptisa Totor... Quelques années insouciantes passèrent avant que le poisson hybride ne soit confronté à l'intrusion d'un corps étranger dans son espace vital. Revenons à cet instant précis, quand N'Kolae Amphibie fut jeté au fond du bassin.

Totor vit d'un mauvais oeil l'intrusion de ce monstre dans son élément. Il se demandait ce qui se passait avec son intelligence, extraordinaire pour un poisson. Grâce à l'élévation du niveau de l'eau, Il avait déjà pu observer les événement étranges qui conduisirent à l'immersion fatale du Dément de l'Alysée dans ce bassin. Dès que l'alien résident plongea de force dans l'eau glacée, le sang séché de ses blessures commença à se diluer dans l'eau, et le goût du sang réveilla l'instinct carnassier de Totor. Le poisson s'agita dans l'eau comme un combattant chinois :


Totor 

Le combattant chinois est un poisson originaire du Cambodge, sa taille varie de 5 à 8 cm adulte (exceptionnellement, il peut atteindre jusqu'à 12 cm pour la variété "Giant"), il a un comportement agréable (en général). Le Betta splendens est aussi appelé Combattant du Siam ou simplement Combattant. Ceci, car si l'on met 2 mâles dans le même bac, ils vont s'engager dans un combat violent, qui peut se terminer par la mort du vaincu. Le Combattant est très apprécié dans son pays d'origine, où des combats sont organisés de la même manière que des combats de coqs. (wikipédia)


Après avoir exécuté une danse aquatique en vogue au Pipicaca, Totor piqua sur le dos de l'alien résident et lui arracha un bout de peau avec ses dents pointues ! Aussitôt, il poussa un cri de poisson* et recracha le bout de nain ! Le lambeau sanglant tomba sur le rebord du bassin.

---- AAAH ! Quelle horreur ! Même une murène n'en voudrait pas !

Dit Totor, dégoûté par le goût infect de la viande de dément. Une fourmi passait par là. Pendant ce temps, l'alien enchaîné en apnée rigolait tout seul :

---- Personne ne peut rien contre Moa ! je suis trop fort, immangeable, amphibie, 6 cerveaux, qu'est ce que l'univers peut bien faire contre Moa ! Rien ! Personne ne pourra plus entraver ma marche inéluctable vers la conquête du Monde ! Pour commencer ! Bientôt, j'envahirai tout le Système Solaire, après, je m'attaquerai à... AAAH ! Sale poisson, il m'a bouffé le nez !

Ce que N'kolae le Gigalo n'avait pas prévu, c'est que Totor était rusé lui aussi ! Et de plus très bon commerçant, contrairement à lui. Depuis longtemps déjà, il avait pactisé avec les fourmis pour bien manger sans se fatiguer. Totor était très difficile. Il n'aimait que les sauterelles vertes dodues. Et ne supportait pas le goût des limaces.

Les fourmis par contre, adoraient ces sortes d'escargots sans coquilles, mais n'en mangeaient pas souvent, car elles avaient peur de l'eau. Les bêtes visqueuses se réunissaient le soir et se racontaient leurs histoires de limaces. Pour éviter les prédateurs, notamment les fourmis, elles se rassemblaient sur le bout de mur vertical à l'intérieur du bassin, juste au dessus de l'eau.

Ces animaux repoussant aiment l'humidité. Souvent, en s'approchant trop près de l'eau du bassin, les limaces tombaient et se noyaient. Totor en avait goûté une un jour de disette, mais il avait été malade et depuis n'y touchait plus. Les fourmis, frustrées à la vue de ces limaces si bien nourries, flottant sur l'eau hors de leur portée, demandèrent de l'aide à Totor.

---- Monsieur Totor, pouvez vous nous aider s'il vous plaît ?

---- De quoi s'agit-il, je suis très occupé, je n'ai pas l'habitude de parler à des fourmis, que voulez vous ?

---- Nous voulons des limaces !

---- Des limaces ?

---- Oui, nous aimons dévorer ces bêtes laides, et comme nous avons peur de l'eau et sommes beaucoup trop faibles pour tracter ces monstres à notre échelle, nous avons pensé à vous, qui êtes si fort ! Peut être pourriez vous nous aider, Totor, à déposer ces limaces oranges sur le bord du bassin ?

---- C'est faisable...

---- De là, nous pourrions facilement les faire rouler sur le ciment, elles tomberaient par terre, et là ! à l'abri des mangeurs de fourmis, nous pourrions nous engraisser sans travailler outre mesure. Nous en avons assez des cadences infernales.

---- Oui, bon, si vous voulez, mais quel intérêt ai je dans cette histoire...

---- Soyez bon Totor ! Aidez nous, et nous vous apporterons des cadeaux en remerciement...Voici déjà en acompte une sauterelle verte dodue, que vous pourrez dévorer en pensant à nous

Après avoir longuement négocié avec les fourmis, insectes sociaux par excellence, Totor était parvenu à un accord commercial, un troc ; il échangerait avec les fourmis des limaces noyées contre des sauterelles vertes dodues, dont il raffolait.

Tout ceci se passait il y a bien longtemps. Depuis, l'hiver était arrivé, et un froid glacial empêchait les limaces de se déplacer jusqu'au bassin, sous peine de finir congelées. Totor n'avait plus rien à manger, excepté le nain immangeable. Voyant que la fourmi qui passait par là dévorait l'immonde bout de nain avec avidité, Totor sortit la tête de l'eau et lui dit :

---- Bonjour ! Je suis Totor le Poisson, et j'ai une affaire à vous proposer !

---- Ah oui ? Moi, je suis Ani la Fourmi, que puis je pour votre service ?

---- Eh bien voilà, j'ai vu que vous semblez apprécier le goût de ce nain qui, j'ignore pour quelle raison a été plongé dans mon bassin avec 3 parpaings. Je pensais le manger petit à petit, mais je n'arrive pas à supporter son arôme pas franc. Si vous voulez, je vous propose de vous échanger 2 bouchées de nain contre une sauterelle verte dodue, car je sais que vous, les fourmis, n'aimez pas ça.

---- C'est vrai que les sauterelles vertes dodues ont un drôle de goût, mais si vous aimez ça, pourquoi pas ! Seulement, il faut aller les chercher, et les ramener ici, c'est très difficile, il faut se mettre à plusieurs ! 2 bouts de nain pour une sauterelle verte dodue, ce n'est pas suffisant... 3 sinon rien !

---- 3 bouts de nain ! Comme vous y allez ! C'est pas courant le nain, surtout des comme lui... D'un autre côté, c'est plus facile pour moi, qui l'ai à disposition, enchaîné, de le découper en petits morceaux avec mes dents pointues, que pour vous d'aller chercher des sauterelles vertes dodues, qui sont devenues rares. D'accord ! 3 bouts de nain contre une sauterelle verte dodue ! Marché conclu. Je vous déposerai la marchandise au même endroit quand vous reviendrez avec les sauterelles.

---- Bien, je vais alerter par ondes cérébrales ma fourmilière pour en informer notre Reine, si elle accepte, vous aurez à manger pour longtemps. ZZZttcrrch ! Bipzz ! Allo, ici Ani, passez moi la Reine, j'ai à lui parler...

---- ZZZtttccrrcchh ! Bipzz, Ici Ozana la Reine, que se passe t-il Ani ?

---- ZZZtt! Bonjour Majesté ! Voilà : on me propose un nain entier, prédécoupé en bouchées d'environ 10 grammes, contre des sauterelles vertes dodues. À raison de trois bouts de nain contre une sauterelle... C'est Totor le poisson qui possède la marchandise.

---- ZZZttccrrch ! Totor ? si c'est Totor pas de problème ! Je le connais, on travaille avec lui depuis longtemps ! Je sais qu'on peut lui faire confiance. j'alerte immédiatement les ouvrières et les soldats pour qu'on commence l'opération Tempête sur les Sauterelles Vertes Dodues.